Célia Clément expose sa photographie « 21h21 » en exclusivité pour le Projet 102 à l’Espace des Blancs-Manteaux.
L’art de Célia Clément est pluriel, elle capture paysages, animaux et humains. Cependant, tous ces sujets sont empreints d’une certaine contemplation. Elle réussit à traduire la richesse des sociétés et ainsi la pluralité culturelle du monde. En effet, elle ne se contente pas d’être inspirée par ce qu’elle voit. Elle associe la plupart du temps ses photos à des pratiques culturelles complexes comme la notion aborigène de Dreaming Time (Temps du Rêve) et son lien avec le paysage ou bien l’instantanéité des poèmes japonais Haiku.
Ces séries sont une incitation au voyage et à l’ouverture au monde.
Cette photographie fait figure d’exception car elle ne représente pas ses voyages mais le voyage, la route qui lui a permis de trouver son inspiration.
L’habitacle servant de cadre nous propose une série de contrastes :
-Couleur : chaudes rassurantes (coucher de soleil) /couleurs froides (la route/l’habitacle)
-Vitesse : sérénité miroir / vitesse paysage
-Spatial et temporel : – champ (l’habitacle) /hors-champ (coucher de soleil), derrière passé / roule vers le futur
De ces contrastes émane un discours. En effet ils se répondent, les éléments présents sur cette photo bien que normalement contradictoires, nous permettent d’avoir une appréhension globale des sensations présentes dans l’instant. Le passé visible grâce au miroir et le futur suggéré par la route, sont réconciliés. Les couleurs chaudes et rassurantes du passé permettent d’aborder le futur inéluctable de manière sereine.
Le titre énigmatique 21h21 évoque encore une fois un instant suspendu, une heure miroir qui fait écho au rétroviseur occupant la place centrale de l’image.